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Interview de notre ancien stagiaire Damien Decaix, Photographe Professionnel.

La formation de télépilote de drone : un incontournable quand on est photographe professionnel ?
Damien Decaix, ancien élève de la DUA, en est certain.

Nous partons à la rencontre de Damien Decaix, bientôt 41 ans, photographe et vidéaste depuis 22 ans.
Ce globe-trotter parcourt la planète depuis toujours. Il travaille actuellement sur les croisières Ponant, en partenariat avec le National Geographic.

Pour ce professionnel, qui se considère comme un nomade des temps modernes, l’originalité et la qualité du drone lui sont devenues indispensables. Il nous raconte son métier, sa passion.

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« Mon travail consiste à prendre des photos et faire des vidéos de qualité National Geographic »

Bonjour Damien, pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Bonjour ! Je suis un Français de l’étranger. Je suis né à Paris, puis j’ai quitté la France à l’âge d’un an. J’ai vécu mes vingt premières années dans quatorze pays différents, car mon père travaillait dans l’hôtellerie.
Nous sommes allés aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, en Australie, etc. Ensuite, dans les années 90, j’ai grandi en Asie du Sud-Est.

J’ai étudié la photographie en Angleterre, puis j’ai continué à voyager autour du monde comme je l’ai toujours fait. J’ai débuté en travaillant pour les croisières Holland America. Ce sont de très gros paquebots avec 2500 passagers.
Après dix ans d’expérience, je suis devenu photographe professionnel dans les hôtels, à Palma de Majorque et Tenerife. J’ai travaillé en freelance en tant que consultant photo. Mais étant directeur de deux entreprises, j’ai voulu me calmer un petit peu
 !

Aujourd’hui, je travaille avec les croisières Ponant, sur les expéditions effectuées avec le National Geographic. Je fais cela depuis plus d’un an et demi. Bien sûr, le Covid a tout arrêté, mais les circuits reprennent. Je pars donc le 3 juillet 2021 direction l’Islande.

Vous faites uniquement la partie National Geographic ?

Oui. Ponant a des navires avec environ une centaine de passagers et 90 membres d’équipage. Ce sont de petits yachts plus intimes, qui peuvent se rendre dans des endroits où les croisières ne vont pas habituellement.
Ils ont entre autres un partenariat avec le National Geographic pour des expéditions. Nous sommes allés en Antarctique, en Nouvelle-Zélande, etc. Des scientifiques et des naturalistes viennent à bord pour accompagner les passagers.

Mon travail consiste à prendre des photos et faire des vidéos de qualité National Geographic, car c’est amené à passer dans leur magazine. Nous vendons aussi des photos aux passagers comme souvenirs de leurs expéditions. Grâce aux zodiacs, nous nous avançons dans des lieux où les bateaux de croisière ne peuvent pas s’aventurer.

À chaque fois, ce sont des destinations de rêve, qui sont un peu confidentielles ?

C’est leur principe. Ils ont d’ailleurs fini récemment Le Commandant Charcot, qui est le premier navire de croisière doté d’un brise-glace. Le trajet va s’effectuer vers le nord du Canada via l’Islande, puis en direction du Pôle Nord. Ce sont des endroits où les traversées plus traditionnelles ne peuvent pas passer.

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« Il y a des connaissances indispensables à acquérir pour pouvoir piloter à distance »

Concernant vos projets, vous partez donc pour l’Islande prochainement ?

Je pars pour environ deux mois. Nous effectuerons six croisières d’une semaine chacune. Je rejoins le bateau Le Champlain à Marseille. Cela va prendre sept jours pour aller jusqu’en Islande : de Marseille, on descend vers Gibraltar puis on remonte vers le nord. Normalement, nous travaillons toute une saison, mais avec le Covid, les ouvertures de frontières sont difficiles à gérer. Ponant commence donc un bateau à la fois pour voir comment cela se passe.

Vous allez utiliser le drone durant cette expédition ?

C’est le plan, car il y a certains endroits que l’on souhaite approcher, notamment les geysers et les volcans. J’ai déjà fait des photos similaires en Nouvelle-Zélande avec le drone. Je souhaite faire la même chose en Islande, mais les lois sont très différentes entre les deux pays.
C’est pour cela que j’ai effectué la formation, car cette licence est reconnue internationalement. En Nouvelle-Zélande, il n’y a pas d’obligation de diplôme
 : tant que la propriété privée accepte l’utilisation d’un drone, vous pouvez le faire voler.
Après avoir obtenu un accord, je l’ai employé dans une zone géothermique, ainsi que dans une ferme de moutons. À l’inverse, pour s’en servir en Islande et dans d’autres pays que nous ferons plus tard, il faut une licence professionnelle.
Cela me permet de connaître les dangers et les restrictions.

J’ai fait le stage avec Drone Up Academy parce qu’en France, les lois sont plus rigoureuses et cadrées. Ainsi, j’ai une meilleure compréhension de leur utilisation. Il y a des connaissances indispensables à acquérir pour pouvoir piloter à distance, surtout dans des endroits sensibles comme les zones géothermiques.
La dernière chose dont on a besoin, c’est d’un drone qui s’écrase dedans
 ! D’autant qu’en Islande, il y a beaucoup de tours touristiques en hélicoptère ou en avion, donc les limitations sont bien plus rigoureuses.

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Concernant le matériel, vous avez votre propre drone ou celui-ci est fournit par Ponant ?

Il y en a deux sur chaque bateau, ce sont des DJI Mavic Pro 2. J’en possède un dont je me sers à titre personnel. Mais dès que je suis à bord des navires Ponant, je dois employer leurs drones, car ils ont des assurances internationales pour leur utilisation.

Pour votre métier en tant que photographe globe-trotter, c’est devenu indispensable d’utiliser un drone ?

Oui, c’était important pour moi de pouvoir améliorer mes photos et vidéos. Il y a de plus en plus de demandes.
Aujourd’hui, tout le monde a un excellent portable qui peut capturer de très belles images. Ainsi, pour que nous puissions prendre des clichés exceptionnels, il faut que l’on propose quelque chose que personne d’autre ne peut faire.
Par exemple, quand on est dans les fjords de la Norvège et que le navire passe au milieu, aucun passager n’a le droit de faire décoller un drone du bateau sans l’autorisation du commandant (et la réponse sera systématiquement non).

En tant que professionnel, cela me permet de filmer une vue remarquable. Pour pouvoir continuer à intéresser le public depuis ces dix dernières années, il nous faut un nouveau genre d’images, elles doivent sortir de l’ordinaire. Le drone est l’un des meilleurs outils que l’on puisse adopter, parce qu’il y a ce point de vue que l’on ne voit jamais, celui vu du ciel. Cela met en valeur notre travail.
Bien sûr, il y a toujours le côté professionnel d’un photographe, nous ne voyons pas les choses de la même manière. Mais si l’on propose une vidéo ou des photos avec le drone, tout de suite la qualité attire les gens. 

Grâce au drone, ce sont des points de vue que l’on ne connaît pas, que l’on n’imagine pas ?

Je peux vous donner un exemple : lorsque nous sommes partis visiter une ferme de moutons en Nouvelle-Zélande, observer les chiens qui tournent autour d’eux pour les guider c’est une très belle chose.
Mais dès que l’on envoie un drone et que l’on aperçoit cela d’en haut, on obtient un point de vue totalement différent. On ne regarde plus les choses de la même manière. C’est juste beau à voir
 ! Les zones géothermiques vues du ciel, ça n’a plus de rapport avec ce que l’on voit depuis le sol !

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« Le drone est l’un des meilleurs outils que l’on puisse adopter, parce qu’il y a ce point de vue que l’on ne voit jamais (…) Cela met en valeur notre travail »

Pourrez-vous utiliser le drone dans tous vos voyages ?

J’aurais voulu l’utiliser en Antarctique mais c’est illégal. Il y a trois endroits au monde où c’est interdit : en Antarctique, en Arctique, et au Svalbard, une île au nord de la Norvège. Ils sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
Les drones sont aussi proscrits parce qu’ils représentent un grand danger pour les animaux. Les pingouins et les oiseaux qui peuvent voler ont vu très peu d’humains, donc encore moins de drones. S’ils s’en approchent, ils ont tendance à attaquer.
Alors pour protéger la nature, il est interdit de les utiliser. 152 pays se sont mis d’accord là-dessus. Aussi, je n’aurai pas d’image aérienne avec les pingouins et les manchots. Dans ce cas, on peut utiliser un hélicoptère, il y a toujours cette option.
Maintenant, la question est
 : est-ce que Ponant est prêt à payer l’hélicoptère ? C’est une autre histoire…   

En effet, le drone ne représente pas du tout le même coût qu’un hélicoptère ?

Il y a quinze ans, lorsque j’étais au Canal de Panama, nous utilisions des hélicoptères. Mais aujourd’hui, c’est de plus en plus cher ! Un drone ne coûte absolument rien comparé au kérosène qu’il faut mettre dans un hélicoptère. De plus, il y a eu des accidents et des photographes ont perdu la vie.

Les entreprises ont donc de moins en moins envie d’en utiliser. Si on respecte bien les lois (ne pas aller au-dessus des gens, etc) il n’y a vraiment aucun danger. Au pire, le drone va tomber dans un arbre, tant pis ! Pour cela aussi, l’utilisation des drones devient essentielle maintenant.

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Vous aviez déjà des bases en pilotage de drone. Est-ce que la formation de télépilote Drone Up Academy vous a apporté un plus ?

Oui, beaucoup plus que je ne le pensais. Nicolas m’a franchement aidé, il m’a montré comment manipuler et contrôler le drone avec précision.
En apprenant nous-même, il est facile d’avoir trop confiance en soi. Mais Nicolas m’a enseigné à reconnaître les dangers lors de l’utilisation d’un drone, à le contrôler plus précisément, lentement et avec patience. Cela pour réduire les risques, mais aussi pour filmer et avoir des images très précises. On obtient quelque chose de joli, tout simplement
 !

Si l’on veut s’en servir correctement (non comme un jouet), il est indispensable d’avoir le permis. Pour moi, quelqu’un qui utilise un drone professionnellement doit avoir une licence. Aux personnes qui me demandent s’il est facile d’apprendre à télépiloter, je réponds toujours qu’il y a beaucoup à apprendre, mais ce n’est pas si compliqué que cela.
Si on le veut, on peut y arriver. Dès que l’on a acquis ces connaissances, on appréhende mieux ce que l’on est en train de faire.
J’apprécie plus mon drone maintenant.

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« Savoir piloter un drone me permet d’explorer des choses différentes, que je n’aurais pas faites autrement »

Est-ce qu’il y a des points qui vous ont particulièrement plu lors de la formation ?

Drone Up Academy a plein de drones différents, entre le Mavic Mini, le Pro 2 (celui que j’utilise personnellement) et même le Inspire qui fait 4 kilos.
En tant que professionnel, cela nous permet de comparer, d’appréhender le type de drone que l’on souhaiterait avoir.

Le vol en immersion est une belle découverte, je n’avais jamais essayé avant. Il est vrai que la première fois, c’est très bizarre ! Mais rapidement, on arrive à s’adapter grâce à la pratique.

J’ai apprécié la simplicité d’apprentissage, ce n’est ni trop rapide, ni trop long. La formation est faite pour tout le monde. Nicolas et son équipe sont très ouverts, détendus, avec un sens de l’humour qui nous garde dans le rythme. Les horaires sont aussi très bien faits.

Avez-vous d’autres projets avec le drone ?

Vers octobre ou novembre 2021, Ponant va lancer Le Paul Gauguin. Il va naviguer en Polynésie française, je partirai donc à Tahiti et Bora-Bora. Il y aura beaucoup d’opportunités avec le drone pour prendre de magnifiques photos aériennes.
Ensuite, à cause de la crise sanitaire, on ne sait pas encore ce que l’on va faire. Mais je reste avec le National Geographic, je n’ai pas envie de bouger. Entre les contrats, j’ai tendance à toucher à tout. Je suis en Dordogne, à côté de Sarlat. Ici, il y a des frelons asiatiques. Des télépilotes sont recherchés afin de piquer les nids et les éliminer. C’est quelque chose que je ne connais absolument pas
 !
Concernant les éoliennes, des ingénieurs envoient des drones pour vérifier l’état des hélices par exemple. Il existe ces opportunités, même si pour l’instant j’attends de recevoir le certificat théorique.

J’ai passé le permis il y a trois mois. Cela me plaît car c’est très différent de ce que j’ai l’habitude de faire. Je trouve intéressant que l’utilisation des drones soit tellement variée aujourd’hui.
Avec Drone Up Academy, j’ai découvert plein de possibilités. Je suis photographe et je n’ai pas envie de changer, mais j’aime bien les nouvelles expériences. Savoir piloter un drone me permet d’explorer des choses différentes, que je n’aurais pas faites autrement.

Vous aimez la découverte et la nouveauté, c’est en lien avec votre vie de nomade ?

Oui tout à fait. Je suis quelqu’un qui a énormément voyagé autour du monde, j’ai travaillé dans 94 pays différents jusqu’à aujourd’hui. Entre deux missions, j’habite en Dordogne chez mes parents. Quand on passe onze mois de l’année à voyager continuellement, on n’a franchement pas besoin de maison ni de voiture.
Toute ma vie tient dans une valise et un sac à dos. Je n’ai connu que ça depuis mes un an, donc je continue parce que c’est ma façon de vivre
 !

Merci beaucoup Damien. On vous souhaite toujours plus de belles découvertes dans vos périples, désormais avec le drone !

Retrouvez le magnifique travail de Damien sur sa page Instagram : https://www.instagram.com/decaixdamien/