Agriculteurs et viticulteurs sont sans cesse tiraillés entre les problématiques de rendement, de réduction de produits phytosanitaires et de protection de leurs cultures. Pourtant, les drones permettent une surveillance précise et un traitement localisé. Une bascule à faible coût dans l’agriculture de précision, à l’apparence difficile par un outil administratif contraignant.
Les drones peuvent être utilisés en agriculture de deux manières principales : en tant que drones d’analyse et/ou drones d’épandage. On parle d’agriculture de précision, car l’objectif va être de détecter prématurément les adventices nuisibles et d’aller les traiter de manière très localisée pour empêcher leur développement. On évite donc de traiter l’ensemble de la parcelle comme c’est souvent le cas actuellement. Dans cette optique, l’utilisation de drones se révèle être une solution prometteuse pour mettre en place un modèle agricole plus écologique mais aussi plus économique.
Drone d’analyse agricole : une précision au cm²
Le drone d’analyse ressemble beaucoup aux drones que l’on trouve dans les commerces. La différence se fait au niveau de la caméra : ces drones sont généralement équipés d’une caméra RGB et/ou multispectrale : des capteurs capables d’enregistrer différentes longueurs d’ondes. Cela permet d’obtenir des informations très précises et invisibles à l’œil nu sur la santé des cultures. Les drones les plus précis fournissent une information précise au cm² quand les satellites sont plus proches du m².
Ces données peuvent être analysées pour fournir de précieuses informations, directement communiquées à l’agriculteur, à un capteur isobus ou même au drone d’épandage. Ainsi, le drone d’analyse devient un outil de surveillance et d’aide à la décision pour les agriculteurs et les viticulteurs.
Drone d’épandage : l’outil idéal pour du traitement localisé
Quant au drone d’épandage, il est plus grand et utilise les informations fournies par le drone d’analyse pour effectuer un traitement localisé sur la parcelle. Équipé d’un réservoir et de buses d’épandage, il peut pulvériser de l’eau, des engrais, des semences, et même des aliments pour animaux. Un avantage majeur de l’utilisation des drones d’épandage est la possibilité de traiter juste après les périodes sensibles de pluie, dans des terrains impraticables pour les tracteurs et autres chenillards. Ces drones assurent également plus de sécurité dans les terrains en pente et moins d’exposition au produit lors des pulvérisations.
Certains modèles de drones peuvent supporter jusqu’à 40 kg de charge utile et plus d’une quinzaine de buses capables de s’articuler pour favoriser la pénétration et éviter la dérive. Une fois le réservoir vide, ils reviennent au point de départ puis repartent reprendre leur mission une fois le réservoir alimenté. Les drones d’épandage les plus performants sont capables de couvrir près de 16 hectares par heure.
Des drones lourds capables d’emporter plus de 50 kg de charge utile
Ces deux types de drones sont complémentaires dans le processus d’agriculture de précision. Les données collectées par le drone d’analyse peuvent être transmises à l’agriculteur pour l’aider à adapter le traitement de sa parcelle “manuellement”. Cependant, cette méthode est moins précise que l’utilisation du drone d’épandage, qui offre une précision centimétrique. De plus, elle prive l’agriculteur d’un gain de temps substantiel.
Conclusion
En conclusion, l’utilisation des drones dans l’agriculture de précision ouvre de nouvelles perspectives pour les agriculteurs en leur offrant des outils de surveillance et d’aide à la décision, ainsi que des moyens d’épandage plus précis et efficaces. Grâce à cette technologie, il est possible de réduire la quantité d’intrants utilisés tout en optimisant le rendement des cultures. Les drones dans l’agriculture sont un exemple concret de l’apport des nouvelles technologies pour une agriculture plus durable et rentable. Si l’épandage par drone de produits AMM est pour l’instant interdit, le projet de loi Ferme France, étudié par l’Assemblée nationale à la rentrée, prévoit la mise en place d’une phase expérimentale.